De son véritable nom Joseph Marie François Frédéric Mistral, né en 1830 à Maillane (Bouches-du-Rhône) et mort en 1914, cet amoureux de la langue d’oc a grandement influencé les lettres françaises du XIXe siècle. Écrivain, poète et lexicographe provençal, il est surtout connu comme cofondateur du mouvement culturel régional dénommé « Le félibrige ».
Enfance et premières années
Fils de paysans aisés, Frédéric Mistral passe une enfance heureuse dans un contexte rural où l’on parle couramment la langue d’oc. Il étudie alors au collège Royal d’Avignon, puis à celui de Saint-Michel de Frigolet avant de rejoindre l’Université d’Aix-en-Provence. Durant ses études, il découvre et se passionne pour l’œuvre des grands poètes de langue française tels que Racine, Corneille ou encore Victor Hugo.
La fondation du Félibrige et le développement de la littérature provençale
Les origines du mouvement culturel
C’est en 1854 que Frédéric Mistral fonde avec six autres personnalités, dont Théodore Aubanel, Anselme Mathieu et Joseph Roumanille, le Félibrige, mouvement littéraire et culturel ayant pour but de promouvoir et préserver la langue provençale. Ils prennent comme modèle les troubadours médiévaux qui écrivaient en langue d’oc et composaient des poèmes sur la vie quotidienne, l’amour courtois ou encore la noblesse.
Les valeurs du mouvement félibréen
Particulièrement attachés à leur région, les fondateurs du Félibrige voulaient réhabiliter la langue provençale et valoriser les coutumes locales. Ils formaient ainsi un groupe soudé qui cherchait à défendre la richesse culturelle de la Provence face aux influences extérieures. Leur ambition était également de prouver que la langue provençale pouvait ainsi être utilisée pour exprimer des sentiments nobles et des idées complexes, malgré sa simple origine paysanne.
Frédéric Mistral, auteur et porte-parole du félibrige
Premières œuvres majeures
Miráio (1859), le premier grand poème écrit par Frédéric Mistral, rencontre rapidement un succès important auprès du public. Ce chef-d’œuvre, qui requiert plus de sept ans de travail et 1600 alexandrins, raconte les aventures d’une jeune Provençale déterminée à retrouver son fiancé disparu. S’ensuit ensuite Calendau (1867), autre long poème toujours ancré dans la réalité provinciale avec un regard romantique et souvent nostalgique sur le passé.
Lauréat du Prix Nobel de littérature et reconnaissance internationale
En 1904, Frédéric Mistral est couronné Prix Nobel de littérature, un prix partagé avec l’écrivain espagnol José Maria Eça de Queirós. Cette récompense vient saluer « la fraîcheur originale et la véritable puissance créatrice de son œuvre poétique, qui a ouvert un nouveau réservoir pour les lettres dans le vieux trésor des légendes et traditions populaires ». Il est ainsi aujourd’hui considéré comme l’auteur provençal le plus important de la fin du XIXe siècle.
Frédéric Mistral, lexicographe de génie et défenseur de la langue d’oc
Le dictionnaire Lou Tresor Dòu Felibrige (1878)
Afin d’unifier et préserver la langue provençale, Frédéric Mistral se lance dans l’élaboration de Lou Tresor Dòu Felibrige, un immense dictionnaire de cette langue présentant aussi bien des mots locaux que ceux issus de l’ancienne langue d’oc. Ce travail colossal lui prendra 22 ans et comptera près de 120 000 entrées. Les félibres s’en servent alors comme référence pour enrichir leurs propres écrits.
Défense et transmission de la langue d’oc
N’étant pas seulement dédié à la Provence, le Félibrige soutient également la défense et la promotion de la langue d’oc dans toutes ses variantes en autres régions du sud de la France. De nombreux auteurs félibréens émergent aussi au fil des années et continuent le travail initié par Frédéric Mistral et ses amis.
La postérité de l’œuvre de Frédéric Mistral
Fervent défenseur de la langue d’oc, Frédéric Mistral a laissé une marque indélébile dans le paysage littéraire français. Son rôle central dans le mouvement félibréen a permis de démontrer que cette langue régionale pouvait être utilisée pour exprimer des sentiments nobles et des idées complexes, et ainsi inspirer les générations futures.
- Miráio (1859) : premier grand succès de Frédéric Mistral et œuvre fondatrice de sa notoriété.
- Calendau (1867) : long poème ancré dans la réalité provinciale et teinté de romantisme.
- Lou Tresor Dòu Felibrige (1878) : dictionnaire colossal regroupant la langue provençale et l’ancienne langue d’oc, qui deviendra une véritable référence pour l’ensemble des félibres.
Ainsi, bien qu’il n’y ait pas eu de « Conclusion », la ferveur et le travail minutieux de Frédéric Mistral auront contribué à faire rayonner la culture et la littérature provençales, lui assurant une place de choix au sein du patrimoine historique et artistique français.